à propos
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L'histoire continue
Ancienne seigneurie relevant de Bohardy (Montrevault), elle fût apportée en 1374, par Jeanne de l’Espine à Guyau d’Aubigné, et resta dans cette famille jusqu’au XVIIème siècle.
Le site était une ancienne forteresse et fut démoli par le temps : imposante construction avec quatre grosses tours d’angle, enceinte fortifiée, et, au centre un donjon. Du haut de celui-ci, ils était facile de surveiller le région.
Les alentours n’étaient que landes et genêts, sans hautes futaies. A l’intérieur des fortifications qui les protégeaient d’éventuels envahisseurs, ils firent construire un logis seigneurial, des communs pour le personnel, des écuries et des celliers, le tout défendu par deux enceintes de douves que l’on franchissait par des ponts-levis.
Les seigneurs d’Aubigné menaient un train de vie fastueux que leur permettait leur immense richesse. Parmi leurs descendants, il faut mentionner :
- Thibaut d’Aubigné, écuyer et maître d’hôtel du Roi. Il mourut à la Jousselinière en 1492 et fût inhumé dans l’Eglise du Pin ;
- Hervé d’Aubigné acquis du Baron de Montrevault les droits seigneuriaux en l’Eglise du Pin vers 1550 ;
- Charles d’Aubigné, gentilhomme de chambre, maître de cavalerie, accompagna Henri IV à la réduction de Paris.
Tous ces seigneurs voulurent transformer leur château-forteresse. C’était la Renaissance. Ils firent élargir croisées et lucarnes, percer des fenêtres à meneaux, coiffer les tours de toitures plus pointues et recouvertes d’ardoises. C’est à cette époque – en décembre 1498 – que fût édifiée une Chapelle dans ce style renaissance et dédiée à Saint Eutrope. Bref, ils essayèrent de donner à cet imposant château un aspect plus apte aux fêtes et réjouissances. Bals, réceptions, banquets, chasses à courre se succédèrent. Tout était somptueux et fort onéreux. Ils se ruinèrent et durent se résigner à vendre leur terre.
En 1644, Philippe De Saint Offange, Seigneur de la Pouëze, en devint propriétaire. C’est chez lui que vient se réfugier le Cardinal de Retz après son évasion du château de Nantes. Ce cardinal était un farouche adversaire de Mazarin et fomentait des complots contre lui. Le gouvernement, lors de ses agissements le fit arrêter par ses mousquetaires et emprisonner au Château de Nantes d’où il continua à conspirer.
Dans la nuit du 8 août 1654, il s’évada grâce à la complicité du Duc de Brissac, du Marquis Supeaux de Beaupréau et du Sire de la Pouëze. En route vers Nantes, le Cardinal fit une malencontreuse chute dans un fossé et se brisa l’épaule. Tout meurtri, il fût caché dans une meule de foin où il passa la nuit. La noblesse des environs fût alertée et vite rassemblée. Pour le soustraire aux sbires qui le poursuivaient, il fût décidé de le transporter en charrette, dissimulé sous des fagots, jusqu’à la Jousselinière chez le Seigneur de Pouëze. Arrivé en ce lieu, il fut immédiatement descendu dans une tour, où il resta plusieurs heures les pieds dans la boue, pour le soustraire à d’éventuelles poursuites.
Dès le 11 août 1654, reposé et soigné, il put regagner Beaupréau en se cachant de ferme en ferme, et par étapes l’Italie où il écrivit ses mémoires.
Les troubles de la Fronde cessèrent, la paix revint et les seigneurs regagnèrent la Cour.
Mais les De Saint Offange connurent de grosses difficultés financières : leurs terres, mal gérées ne leur rapportaient que de faibles revenus.
Leur petit-fils, René du Plessis qui avait hérité de la Jousselinière en 1705 la vendit en 1760 à Charles Maillé de la Tourlandry qui la revendit en 1760 à André Pissonnet de Bellefonds de Laucran. Celui-ci avait accumulé une immense fortune dans l’administration et la finance, ce qui lui permit de se porter également acquéreur de toutes les métairies avoisinantes : les Chesneaux, le Moulin, la Couperie, la Hersonnière, les Guittières, la Vieillère, la Tuilerie, la Noue, Arcis, Bois-Morelle….
A la Révolution, il émigra et ses biens furent confisqués. Pendant les guerres de Vendeé, les colonnes infernales déferlèrent sur les Mauges, pillant et brûlant tout sur leur passage. La Jousselinière ne fut pas épargnée. Le château fût incendié. A son retour d’exil, il ne trouva que ruines. Seules deux tours et la Chapelle ne furent que partiellement endommagées. Son unique héritière, Marie Augustine, épousa en 1804, Charles d’Aubigné. Ils voulurent restaurer le château, mais l’argent manquant, ils se contentèrent de rebâtir le logis central.
Pendant tout le XIXème siècle, la famille d’Aubigné resta propriétaire des terres, mais à l’aube du XXème siècle, elle était complètement ruinée.
Les derniers descendants sont deux frères, deux célibataires largement sexagénaires. L’aîné, Maurice, longtemps Maire du Pin, se maria à Paris. Le plus jeune, Louis, professeur de danse et maître de ballet, épousa à Paris une riche américaine : Coecilia Bonnemau.
Les d’Andigné disparurent à leur tour. C’est la vente. Monsieur Trégouët se porta acquéreur de la Jousselinière en 1930.
Pendant la guerre de 1940, elle fut réquisitionnée par les Allemands qui occupèrent les bâtiments d’habitation et firent des dépendances un hôpital pour leur chevaux ; ce qui fait que la Wehrmacht razzia foin, paille, avoine dans les campagnes environnantes… Enfin ! Les occupant partirent.
Depuis 1945, la Jousselinière est habitée par la famille Blanche-Trégouët.
Textes rédigé par Hèlène Blanche-Trêgouët,
Au château de la Jousselinière, 2004